Festival 2019 - 21ème édition
« Croire non pas aux dieux, aux diables, aux lendemains qui chantent, à la révolution. Ils ont tous le même langage déterministe avec lequel ils pagayent sur le rien… Ce qu’il faut c’est croire aux possibilités infinies d’une goutte d’eau telle qu’elle voyage entre les quatre éléments »
Armand Gatti
« Auteurs en Acte plonge depuis 20 ans dans les écritures dramatiques, explorant les diverses manières d’écrire et de donner à entendre la société d’aujourd’hui »
La 21 ème édition du Festival Auteurs en Acte, organisé par la Compagnie SourouS, sous la direction artistique de Muriel Roland et Marcos Malavia, du 31 Janvier au 3 Février 2019, marque le début d’un nouveau cycle : désormais, le festival aura lieu chaque début Février, en cette saison où la flamme encore fragile du printemps à venir s’allume dans l’obscure intimité de l’hiver. Cette flamme inextinguible des processus d’une création toujours recommencée sera particulièrement mise à l’honneur à travers la mise en place d’une journée consacrée à la programmation de 3 Esquisses, créations en cours, par 3 équipes artistiques diverses et singulières, dans un passionnant esprit de rencontre, de questionnement, de partage.
Et puis, comme toujours, infatigablement, nous continuerons à questionner notre temps, poétiquement, intensément, joyeusement. Cette année plus que toutes les autres, les spectacles représentés ne seront que la pointe de l’iceberg de l’activité de collectifs (Les Périphériques vous parlent, Panta Théâtre, El Duende) qui ont su tisser, avec une « ardente patience », des parcours complexes, extraordinairement originaux. Ainsi nos compagnies invitées savent mêler le temps long de l’œuvre, la fulgurance de la rencontre et de l’hospitalité à l’autre, la recherche, la création, l’engagement social, l’implication dans la cité et la réflexion, l’exigence esthétique et l’ouverture à tous les publics avec les mots incarnés des poètes du risque d’aujourd’hui. Des corps vivants au verbe et au geste hauts, pour continuer d’inventer, de rêver, bref, de nous transformer…C’est dans cet esprit que nous vous invitons à nous accompagner dans cette nouvelle étape d’AUTEURS EN ACTE !
Marcos Malavia & Muriel Roland Directeurs artistiques de la Compagnie SourouS
Les Spectacles du Festival 2023
L’Homme à la hache
Ouverture du festival
Ouverture Jeudi 31 Janvier à 20h30 Théâtre Victor Hugo
Concert poétique en douze chants
De et par Yovan Gilles (textes, musiques originales et chant)
Hadaly, W. Blake, Prince B…, Mobile, Androgyne, King, Hécate, Graal, l’Œuvrier, Désir, Personna, Paris, Césaire (s) et quelques koans musicaux et dansés.
Composé de textes de Yovan Gilles (sauf W. Blake, agencement électif de vers du grand poète anglais auquel s’ajoutent quelques strophes du poète Aimé Césaire lues sur de courtes séquences instrumentales), le concert poétique l’Homme à la hache est constitué de douze chansons et compositions, entrelacées de courtes plages instrumentales scandées ou dansées, d’où l’impression d’un continuum dont la dimension poly-expressive (danse, gestuelle, parlé-chanté, théâtralité) témoigne de la trajectoire de l’auteur/compositeur/interprète, à la fois acteur, danseur et philosophe. dans le cadre des recherches et des créations de l’ensemble théâtral et musical Génération Chaos (1991-2005).
Yovan Gilles, après des études de philosophie à la Sorbonne, ayant participé à plusieurs formations de Punk- Rock underground dans la seconde moitié des années 80, a été formé en tant qu’acteur par le chercheur et metteur-en-scène Marc’O. Au cours des quatre dernières années, il a incarné Socrate dans le long métrage Alcibiade de Platon, participé à une performance collective autour des textes d’Artaud sur Van Gogh Scène pour attracteurs étranges, exploré les poèmes d’Edouard Glissant à travers la danse et la musique à la Maison de la Poésie à Paris (Actes poétiques Astres et désastres). En 2017, en collaboration avec DJ Dans la nuit, il crée le spectacle Hypnos Party insufflant au Dance floor électro-pop une parole poétique. Au sein du Laboratoire d’études pratiques sur le changement, il crée avec l’ensemble théâtral et musical Génération chaos , un théâtre musical et chorégraphique, politique et philosophique, qui se produira sur des scènes et dans des contextes sociaux très différents de 1991 à 2006 (Philosophes debout etc.) Il a participé également dès 1997 à l’organisation des premiers forums sociaux mondiaux qui préfigureront « l’alter mondialisme ». Durant les quinze dernières années, il est engagé dans une dynamique pluridisciplinaire avec Les périphériques vous parlent dans le champ de l’expression de la citoyenneté à travers différents projets et réalisations dont l’Université du Bien Commun à Paris en 2017. Depuis plus de vingt ans il est également l’auteur de nombreux articles et ouvrages (philosophie, sociologie, esthétique…), coordinateur d’ouvrages collectifs dans la revue multimédia Les périphériques vous parlent.
Reconstitution
Vendredi 1er Février à 20h30 Théâtre Victor Hugo
Pascal RAMBERT
Le Panta-‐théâtre Mise en scène/scénographie/lumières Pascal RAMBERT
Avec Véro DAHURON Guy DELAMOTTE
Régie lumière Fabrice FONTAL Régie générale / plateau Valentin PASQUET Photos Tristan JEANNE-‐VALÈS
Production Le Panta-‐théâtre / Coproduction structure production La compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie, la Région Normandie, le Conseil Départemental du Calvados et la Ville de Caen. Production Le Panta-théâtre / Coproduction structure production
Pascal Rambert, auteur, metteur en scène, réalisateur et chorégraphe, directeur du T2G-Théâtre de Gennevilliers de 2007 à 2017, qui a reçu en 2016 le Prix du Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre a été tellement ému par sa rencontre avec Véro Dahuron et Guy Delamote, et du Panta Théâtre (Caen), lieu qu’ils ont créé et qu’ils dirigent, qu’il a écrit pour eux cette pièce, Reconstitution , qui met en scène « deux personnes qui se sont aimées qui se retrouvent pour tenter de reconstituer le moment où elles se sont rencontrées et les conséquences que cette rencontre a eu sur leur vie jusqu’à aujourd’hui » (P. Rambert). Les deux acteurs, « Véro Dahuron et Guy Delamotte y sont infiniment vrais et magnifiquement beaux. Tous deux jouent avec une sincérité non feinte l’histoire d’amour d’une vie. C’est si infiniment poignant ».( Froggy’s delight) que cette « véritable plongée dans l’histoire de ce couple, une reconstitution de l’intime, du dit et du non-dit, cette reconstitution du premier moment, celui du coup de foudre originel par les deux protagonistes eux-mêmes, séparés depuis plus de vingt ans, défie quiconque de ne pas avoir alors le cœur serré, les tripes qui se nouent et les yeux qui se brouillent. » (De la cour au jardin) Nous aussi à Auteurs en Acte avons été bouleversés par cette plongée de l’intime qui est tout un monde, mais aussi par cette aventure magnifique du Panta-théâtre, qui depuis 1991 a investi un ancien hangar dans le centre ville de Caen de leur projet artistique, politique, social, mais aussi « institutionnel », plaçant la parole de l’auteur et des auteurs du monde au cœur de son action, avec la volonté de rassembler un très large public et d’y réunir les habitants de cette cité. Pour que cet espace théâtral reste le lieu de l’interrogation et de la critique du monde et de ses représentations. Pour ne pas renoncer à dire ce monde ni à s’interroger sur les multiples manières d’en entreprendre le récit.
www.pantatheatre.net
3 Esquisses en scène
Samedi 2 Février de 19h00 à 23h00 Théâtre Victor Hugo
Proposition de trois esquisses ou projets-chantier par trois compagnies : un espace pour des travaux en cours d’élaboration, pour donner à connaître la saveur et la singularité des processus de création.
ESQUISSE 1 : Juste au corps, Salomé
Par Andrea Sitter, chorégraphe
Juste au corps, Salomé est un solo inspiré par V. Gert, Salomé et H. Arendt, trois femmes juives sans concession, extraordinaires, controversées, combattues, condamnées, et par leur cri. « Pour cette création je vais circuler librement autour et me mettre en écho d’elles pour révéler, accepter de laisser émerger – avec la distance nécessaire – une histoire personnelle, fictionnelle, sincère, irrévérencieuse, tremblante, et joyeuse aussi. Faire exp(l)oser mon histoire d’artiste allemande. Je veux composer, avec fracas, un nouvel acte, un astre intime, une étoile. »
A. Sitter
ESQUISSE 2 : Triphasé
Conception et chorégraphie Pedro Pauwels
Interprètes : Jade Pelaprat, Lilas Nagoya, Francesca Bonato
Trois danseurs, reliés entre eux, dessinent les espaces possibles, les distances négociables, entre les corps, et leur agencement multiple. Comme un seul corps, un corps sociétal, symbole du lien qui les unit ? Dans quelle mesure ce fil peut-il conduire les corps à s’unir ou à se distancer ? Le triangle des danseurs se confronte ici aux élans individuels, contraints par la force du groupe, vers une partition en solo, en duo ou en trio. L’espace de l’intime peut rayonner ou au contraire se rétrécir selon la distance à l’œuvre.
ESQUISSE 3 : Le Prince de Calabre
Triptyque d’Olindo Cavadini
Mise en scène : Christiane Olivier et Olindo Cavadini
Interprétation : Olindo Cavadini 2068
LA COMPAGNIE Qui connaît la Calabre, l’urinoir de la Méditerranée ? Ce texte, Le Prince de Calabre nous entraîne sur la piste de cette terre brûlée du sud de l’Italie.
Parturience, Peppina et Commedia sont les trois mouvements picaresques d’un témoignage ou comment passer du dialecte à la langue !
Les trois volets de ce « seul en scène » sont solidement arrimés à un socle de « culture calabraise… patriarcale, archaïque et machiste
Les Tortues viennent toutes seules
De Denise BONAL
Dimanche 3 Février
Mise en scène : Andrea Castro
Direction musicale : Anita Vallejo
Avec : Loreto Azocar, Louise Bauduret, Mathieu Cabiac, Andrea Castro, Sebastian Castro-Vallejo, Naïlia Chaal, Amélie Dumetz, Mehdi Kerouani, Oscar Lindell-Olivares, Sebastien Naud, Maïa Rivière, Tristan Rivière, Anita Vallejo, Ph. Yvelin.
Musiciens : Pascal Camors (Trompette), Luis Pradenas (Guitare), Anita Vallejo (Piano)
1954. Élisa et Gustin se marient. Rythmées par les sarcasmes du père, l’insouciance de la mariée ou l’aveu d’un amour impossible, ces noces joyeuses et frémissantes se révèlent être une métaphore de la vie, un aperçu de la France des trente glorieuses, la guerre d’Algérie en toile de fond. Dans le flou des mémoires, les personnages évoluent dans un temps éclaté entre présent et futur, ils vivent la mort du fils parti à la guerre, la nostalgie d’un amour perdu ou leurs précieux instants de jeunesse. C’est alors sur des airs de rock n’ roll et de mambo, que nous suivons le temps d’une fête les petits et grands drames d’une famille oscillant de la gêne à l’exubérance, de la passion à la haine, de la mélancolie à la tendresse…
Nous sommes si heureux, à la Compagnie SourouS, de cette rencontre entre l’écriture de Denise Bonal et nos compagnons de route de longue date du théâtre El Duende !
Denise Bonal, née en Algérie en 1921, que nous connaissons bien au Festival Auteurs en Acte, pour l’y avoir reçue : une auteure majeure de pièces d’une poésie à la fois raffinée et simple, portée par des dramaturgies complexes qui ne cèdent rien ni à la précision historique et politique, ni à l’imaginaire, sachant composer avec virtuosité, humour et tragédie, un tourbillon de nostalgie joyeuse.
Le Théâtre El Duende, une compagnie de théâtre musical, un lieu, une troupe, une coopérative, accomplissement d’une aventure humaine, familiale et artistique. Un lieu de création, de formation, de résidence, un espace de rencontres artistiques engagées, dans le Théâtre Solidaire et Citoyen, des projets de remobilisation par le théâtre pour des publics en situation d’exclusion, de fragilité ou de handicap.
LES PUTES D’ACIER
Soirée dansante de clôture
Clôture du festival
Après le spectacle de 17h, Soirée dansante de clôture
Avec : Corentin Borges AKA Madame Kudja Julie Dessaivre AKA Jules Matthieu Tricaud AKA Gloria Hagenmoss Nicolas Roy AKA Paulette Mitchelle Une production La Malle des Indes
Les Putes d’Acier, c’est un groupe de queer punk ! Un cri, un bon gros rot de bière tartiné de paillette, une éructation glamour, un déhanchement salutaire. Jouant quelque part sur les lignes jetées entre les interdits, respirant sensuellement de folles libertés. Nous sommes les plus belles, belles de cette beauté sauvage des pédales de fuzz et des lipsticks à paillettes ! Venez vous déhancher sur nos reprises de Dalida à Despacito et nos compos révolutionnaires, sensuelles et glamoureuses. Venez danser avec nous, jeter vos bras vers le ciel et les injonctions de genre par la fenêtre. Venez vous enjailler au bordel poétique des Putes d’Acier !
L'Équipe du Festival
Direction artistique : Marcos Malavia & Muriel Roland
Presse et relations publiques : Mercedes Chanquia Aguirre
Accueil compagnies et public : Laurence Perrier
Directeur technique : Jean-‐Philippe Frankias
Graphisme : Erick Priano