Ecole de Théâtre en Bolivie

Création de la première École Nationale de Théâtre Bolivienne dans la ville de Santa Cruz de la Sierra, destinée à professionnaliser de futurs acteurs, metteurs en scène et techniciens.


Le 15 Mars 2004, dans la ville de Santa Cruz, a été inaugurée la première École Nationale de Théâtre de Bolivie. C’est un évènement historique pour le théâtre bolivien, qui marque un tournant dans le mouvement théâtral de ce pays.

 


La Fondation Hombres Nuevos et l’Université Catholique Bolivienne. Grâce à eux, le projet a pu prendre corps, dotant ainsi la Bolivie d’un organisme de formation artistique professionnel qui lui faisait défaut. En effet, jamais dans ce pays les artistes de théâtre n’avaient pu compter avec une formation professionnelle, obligeant ceux qui le souhaitaient à quitter le pays pour se former.

Ainsi, 30 élèves venus de diverses villes du pays, et sélectionnés lors des ateliers réalisés en Août 2003, ont d’ors et déjà initié leurs études. Un autre aspect capital est la localisation de l’École Nationale de Théâtre. Nous avons pensé qu’il était essentiel pour la cohérence du projet, d’implanter cet important organisme de formation professionnelle dans un des quartiers les plus défavorisés de la ville de Santa Cruz de la Sierra, qui est le quartier « Plan 3000 ».

Ce projet a reçu le soutien de divers organismes comme le journal El Deber, et l’association APAC en Bolivie. Au niveau international, la Real Escuela Superior de Arte Dramatico de Madrid, la commune de Valence, et l’assistance artistique de la Compagnie SourouS et du Théâtre de l’Échangeur, deux structures françaises.

 


C’est un pas important dans le développement culturel qui est en train de se dérouler. Et plus que jamais, le théâtre bolivien a besoin qu’on lui prête l’attention nécessaire et lui apporte l’aide pour qu’il puisse s’accomplir et remplir cette fonction essentielle pour n’importe quelle société de former les jeunes talents et contribuer de la façon la plus concrète à l’émancipation sociale et culturelle du pays.

 

Un Projet au coeur du Plan 3000

Le quartier du Plan 3000 est né il y a dix-sept ans. La crue du fleuve Pirai en février 1987 a laissé 3000 familles à la rue, lesquelles ont été relogées en toute hâte dans des campements de fortune dans la zone est de la ville, à 10 Km du centre. Les familles se sont organisées comme elles ont pu dans l’attente de l’aide promise par le gouvernement pour la construction de nouvelles maisons. Cette aide n’est jamais arrivée, et le quartier s’est développé dans une extrême pauvreté. À ce jour, il abrite plus de 300 000 habitants, dans des conditions toujours plus déplorables. La plupart des maisons ne disposent ni d’eau potable ni de tout à l’égout. Ces conditions de vie ne laissent aux jeunes que peu de perspectives pour le futur. Il nous a paru évident de créer au cœur de ce quartier, le lieu de formation professionnelle des futurs acteurs, metteurs en scène, et techniciens, valorisant de cette manière un quartier marginal.
Depuis une décennie, la Fondation Hombres Nuevos travaille dans ce quartier, avec pour mission d’y apporter l’éducation et la culture. Elle a déjà bâti 16 écoles et un complexe socio-culturel. Sensible à notre démarche artistique, son président Nicolas Castellanos, a adhéré au projet. Et c’est au sein du complexe culturel « Ciudad Alegria » qu’a été construite l’École Nationale de Théâtre.

 

SITUATION DU THÉÂTRE BOLIVIEN

À l’exception de quelques compagnies et d’acteurs qui suivent une démarche individuelle et privée, on peut difficilement parler d’un théâtre professionnel bolivien. Aucune ville ne possède de troupe permanente subventionnée par l’état et ne pourrait assurer une programmation toute l’année.Les spectacles qui se produisent dans les salles municipales sont des entreprises menées par des artistes de manière indépendante. L’état n’intervient sous aucune forme dans l’aide à la création et diffusion de spectacles. Celle-ci peut exister lors de festivals à l’initiative d’associations qui reçoivent parfois une contribution au niveau municipal.Cependant, on assiste depuis dix ans à une véritable éclosion de jeunes troupes de théâtre, qui concentrent leur activité artistique aux périphéries des grandes villes. C’est le cas de Santa Cruz, où depuis cinq ans a été créé un festival de théâtre, le Festival de Los Anillos, qui réunit une quarantaine de groupes de la banlieue de la ville. Les pièces représentées sont pour la plupart, d’auteurs contemporains. Ces troupes cherchent tant bien que mal à atteindre un public défavorisé, et exercent cette activité théâtrale avec enthousiasme. Néanmoins, il manque une formation véritable.